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Vulgariser et divulguer

La diffusion de la Grande Chirurgie de Guy de Chauliac (1300-1368)

Avec son Inventarium seu collectorium in parte cyrurgicali ou Chirurgia Magna Guy de Chauliac offre en 1363 la synthèse chirurgicale la plus complète de la fin du Moyen Âge, en récapitulant le savoir transmis par les Anciens et complétés par les Arabes, et en parachevant l’œuvre de ces prédécesseurs.

Dernier représentant de la lignée des chirurgiens lettrés, il devient la référence majeure pour les chirurgiens de toute l’Europe pendant plus d’un siècle. Cependant les caractéristiques scolastiques de l’ouvrage, l’usage du latin, la longueur et la rigueur de la construction, la présence massive des autorités qui ne sont pas simplement compilées, mais confrontées, la rendent difficile d’accès pour des praticiens peu lettrés.

L’œuvre sera traduite au XVe s. dans de nombreuses langues vernaculaires ; le texte savant est également fragmenté et adapté pour un public de barbiers et chirurgiens-barbiers en de multiples textes dérivés (commentaires, abrégés ou questionnaires). Avec l’avènement de l’imprimerie, la diffusion se poursuit : la première édition imprimée de Chauliac est une traduction française (Lyon, 1478), suivie de la première édition latine (Venise, 1498) ; au XVe siècle, de nombreuses éditions latines et françaises se succèderont, parmi lesquelles celles de Jean Falcon (1520, 1534, 1537), Jean Canappe (1538) et Laurent Joubert (1580), ainsi que des commentaires et abrégés, dont les quatre éditions des Notables déclaratifs de Jean Falco (1515, 1520, 1537 et 1559)

[notice de Sylvie Bazin-Tacchella]

Guy de Chauliac est représenté faisant un cours à ses élèves.
[BNF Manuscrit français 396, XVe siècle, fol. 1.]

Guy de Chauliac est représenté faisant un cours à ses élèves.

Guy de Chauliac, La Grande Chirurgie, manuscrit du XVe siècle. La dissection d’un cadavre de femme, dans la chambre même de la défunte.
[BUM Montpellier, Manuscrit H184, fol. 14v.]

Guy de Chauliac, La Grande Chirurgie, manuscrit du XVe siècle. La dissection d’un cadavre de femme, dans la chambre même de la défunte.