Hommage à Paule Dumaître

"J’ai publié cette Apologie,
afin que chacun connaisse
de quel pied j'ai marché toujours
…"
Ambroise Paré

À Paule Dumaître ( † 2002)

 

Cette exposition, conçue pour le 500e anniversaire de la naissance d’Ambroise Paré, est dédiée à Paule Dumaître qui, un jour de 1990, avait souhaité qu’on n’oubliât pas "Ambroise" en 2010…

Après une longue et brillante carrière à la Bibliothèque de l’ancienne Faculté de Médecine de Paris (BIUM) — 1940-1979 —, Paule Dumaître, cette excellente spécialiste d’histoire de la médecine, consacre vingt ans d’études à l’homme de science hors du commun que fut Ambroise Paré. Elle part à travers la France, en Bretagne, à Lyon, Montpellier, Hesdin et Suze, à la recherche du moindre souvenir, du moindre détail sur celui qui sut si bien soulager, durant quarante ans, les pauvres blessés sur les champs de bataille, des simples soldats aux grands de la Cour, et tenta, souvent avec succès, de guérir les malades de l’Hôtel-Dieu à Paris.

C’est à travers l’étude des écrits du chirurgien dans leur totalité et de toutes les publications savantes de médecins et d’historiens, puisant aux sources des Archives et des Bibliothèques à Paris et en province, rencontrant même un descendant d’Ambroise Paré, que Paule Dumaître parvient à éclairer d’un jour nouveau le "père de la Chirurgie". Si Malgaigne, Le Paulmier et d’autres furent les références sur Paré au XIXe siècle, on peut dire que Paule Dumaître est la référence au XXe siècle. Elle succombe très tôt au charme de cet homme de renommée universelle, sait cerner le personnage autant qu’il se peut, et grâce à son talent, à son style si particulier, à ses profondes connaissances de l’histoire de France, elle le fait revivre. Paule Dumaître publie, en 1986, la première édition de Ambroise Paré, chirurgien de quatre rois de France (Fondation Singer-Polignac, Perrin), étonnant travail d'érudition, indiscutable et sans équivalent à ce jour, ouvrage réédité en 1990 et qui obtient de nombreux prix. N’écrit-elle pas, à propos de la publication de "son Paré" : "Je lui ai consacré tant de temps, de peine et même d’amour que je serais bien déçue si cela ne se faisait pas, non seulement pour moi mais pour lui" ?

Victor Hugo n’a-t-il pas dit : "Le vrai tombeau des morts c’est le cœur des vivants" ?

Bernadette Molitor