Vesalius - Sommaires et Résumés

Volume III, N° 2, décembre 1997

Page
67 Révolution française et troubles mentaux 1789-1799
Jean-Charles SOURNIA

Summary
Are wars and political strife factors in the cause of mental diseases ? For instance, what do we know about the French Revolution ? Contemporary writers of memoirs are untrustworthy, whether opponents or supporters. We have neither morbidity nor mortality statistics nor accurate diagnostics for the patients in public hospitals or private mental homes. A few cases are described for some mystical or political lunatic women, and some Jacobin leaders. The "psychiatrists" of that time have not noticed any increasing of insanity : a revolution is not enough to provoke mental disease but it may reveal it.

Résumé
Les guerres et les bouleversements politiques ou sociaux sont-ils des facteurs de troubles mentaux. ? Ce travail expose ce que nous pouvons savoir pour la Révolution francaise (1789-1799). Les mémorialistes sont trop infidèles, qu’ils aient été opposants ou partisans. Nous n’avons ni statistiques de morbidité ou de mortalité, ni de diagnostics précis, que ce soit dans les hôpitaux publics ou dans les maisons de santé privées. L’histoire clinique est évoquée de quelques délirantes mystiques ou politiques, et de quelques personnalités jacobines. Les aliénistes de l’époque n’ont pas constaté d’augmentation de la " folie " : une révolution ne suffit sans doute pas pour créer la maladie mentale, mais elle peut la révéler.

73 An early reader of Vesalius’Fabrica
Vivian NUTTON

Summary
Hieronymus Gemusaeus (1505-1544), Professor of Medicine at Basle, is the earliest known reader of Vesalius’ "Fabrica", commenting on it in a preface, dated 1 August, 1543.

Résumé
Hieronymus Gemusaeus (1501-1544), professeur de médecine à l’Université de Bâle, dans une préface datée du 1er août 1543, nous donne les premières réponses d’un lecteur du "De Fabrica" de Vésale.

75 Brief history of medicine in Slovenia
Z. ZUPANIC SLAVEC, M. KOCIJANCIC

Summary
Slovenes have lived in the territory of today’s Slovenia for more than 14 centuries, whilst the history of its medical culture goes back for 2000 years. The advent of Christianity in Slovenia in the eighth century AD marked an important turning point in the development of its medicine. The 500 years of the Habsburg monarchy was later to have a further impact on the development of new medical ideas. During the Renaissance, the names of the Slovene doctors Mattioli, Paracelsus, Scopoli and Hacquet, who worked among Slovenians, were to become known all over Europe. Others of Slovene origin were Perlach, Santorio, Gerbezius, Carbonarius, Plenciz, and Sagar, whose work influenced European medical culture, especially in German speaking countries. However, their Slovene nationality was not acknowledged until the second half of the 19th century.

Résumé
Les Slovènes vivent sur le territoire actuel depuis plus de 14 siècles mais l’histoire de leur culture sanitaire remonte à deux millénaires. La christianisation du pays slovène et son appartenance, durant cinq cents ans, à la monarchie habsbourgeoise représentent une étape dans le développement de la médecine locale. C’est pourquoi ce pays s’est ouvert à la diffusion des idées et a permis à des médecins, connus en Europe (Mattioli, Paracelsus, Scopoli, Hacquet), d’y œuvrer. En même temps, des médecins slovènes ont contribué au développement de la culture sanitaire européenne, avant tout dans les pays de langue allemande (Perlach, Santorio, Gerbezius, Carbonarius, Plenciz, Sagar…), alors que l’identité slovène n’est reconnue que depuis la seconde moitié du 19e siècle.

85 Les proches parents de Georges Mareschal, Premier chirurgien de Louis XIV et de Louis XV (1658-1736)
Jean-Jacques PEUMERY

Summary
Georges Mareschal, First Surgeon to Louis XIV and then to Louis XV, exercised a great influence on some near relations of his, who, like him, became excellent surgeons. A nephew of his, Martin Guérin, probably Marie Roger’s sister’s son, Mareschal’s wife, distinguished himself as a surgeon. His uncle made him Ordinary Surgeon of the "Hôpital de la Charité" in Paris. His hand was "swift and skillful". He gave treatment to Colonel de Fénelon, a French archbishop's great-nephew, war wounded in 1713. And he operated on James Edward Stuart of England for "fistula", the "Old Pretender" or the "Chevalier de Saint-Georges", in Avignon, in 1716. Martin Guérin’s eldest son, Georges Guérin, was also a highly esteemed surgeon. On and after 1733, he was successively a surgical departmental head of the Italian Army, a chief-surgeon of the "Hôpital de la Charité" in Paris, a surgical officer of the second Musketeer Company. He was ennobled by Louis XV and received the ribbon of the "Ordre de Saint-Michel". One of Georges Guérin’s sisters married the surgeon Sauveur-François Morand, who achieved celebrity of his operations and his works. He delivered a funeral oration in praise of Georges Mareschal, at the meeting of the "Académie royale de chirurgie" on June 18, 1737. His son, a medical doctor, Clément Morand, and his son-in-law, the surgeon Sabatier, were not second to him as far as talent is concerned. Mareschal’s fourth near relative, an anatomist, got himself talked about in connection with an autopsy. He was the husband of one of Elisabeth du Brun’s daughters, Mareschal’s sister.

Résumé
Georges Mareschal, Premier chirurgien de Louis XIV puis de Louis XV, exerça une grand influence sur certains de ses proches parents, qui devinrent comme lui d’excellents opérateurs. Un de ses neveux, Martin Guérin, sans doute le fils d’une sœur de Marie Roger, épouse de Mareschal, se distingua dans la profession de chirurgien. Son oncle le fit nommer chirurgien ordinaire de l’hôpital de la Charité, à Paris. Sa main était " sûre et légère ". Il donna ses soins au colonel de Fénelon, petit-neveu du cardinal, blessé de guerre en 1713 ; et il opéra de la " fistule " Jacques Edouard Stuart d’Angleterre, dit le " Prétendant " ou le " Chevalier de Saint-Georges ", à Avignon, en 1716. L’aîné des fils de Martin, Georges Guérin, fut lui aussi un chirurgien réputé. A partir de 1733, il fut successivement chef du Service chirurgical de l’Armée d’Italie, chirurgien en chef de l’hôpital de la Charité à Paris, chirurgien-major de la seconde Compagnie des Mousquetaires. Il fut anobli par Louis XV et reçut le cordon de l’Ordre de Saint-Michel. Une sœur de Georges Guérin épousa le chirurgien Sauveur-François Morand, qui se rendit célèbre par la diversité de ses opérations et par ses ouvrages. C’est lui qui prononça l’éloge de Georges Mareschal à la séance de l’Académie royale de chirurgie, le 18 juin 1737. Son fils, médecin, Clément Morand, et son gendre, chirurgien, Sabatier, ne lui cédèrent en rien en talent. Un quatrième proche parent de Mareschal, anatomiste, aurait fait parler de lui à propos d’une autopsie. Ce serait l’époux d’une fille d’Elisabeth du Brun, une sœur de Mareschal.

91 Medical honoraria in the 17th century
Laszlo Andras MAGYAR

Summary
Paolo Zacchias (1584-1659), the physician of the Pope, in his main work " Quaestiones medico-legales " (Rome, 1621-1625), provides answers to hundreds of important and theoretical questions. On the following pages, the author tries to summarize Zacchias’ opinion concerning the problem of honorarium and fee, hoping that this short extract will prove to be useful for the modern physician as well.

Résumé
Paolo Zacchias (1584-1659), médecin du Pape, tente de répondre à une centaine de questions pratiques et théoriques dans son ouvrage principal, " Quaestiones medico-legales " (Rome, 1621-1625). Dans les pages qui suivent, l’auteur essaie de résumer les idées de Zacchias en ce qui concerne les honoraires et paiements ; il espère que ce court article sera également utile au médecin d’aujourd’hui.

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The Devil’s Apples
John CULE

Summary
The magic of the Mandrake grew with the passage of time. Elusive in its origins, where its associations lay with the age-long mysteries of love, its potency lingers on through the medicine of the Middle Ages, then beyond the Renaissance to find an historical mention even in the mid twentieth century physicians’ vade mecum, Martindale’s Extra Pharmacopoeia.
But before it is stripped of its more dramatic pretensions to stand revealed, there are romantic byways to explore, where it has played a rôle as powerful as its pharmacological properties ; and these are real enough. Its nature is of the essence of mediaeval medicine. Its first secrets were those of love and fecundity and sleep. Sterile marriages were anathema to the Jews. What better authority to search for the means of their correction could be found than in the Bible itself, which records the success of the Mandrake in promoting fertility, when every other subterfuge had been exhausted.

Résumé
Le génie de la mandragore n’a fait que croître au cours des temps. Son origine est insaisissable mais on la retrouve, depuis longtemps, associée au mystère de l’amour et à l’art de guérir, surtout au Moyen Age et à la Renaissance, voire au-delà, avec même une note dans la Pharmacopée de Martindale.
Mais avant qu’on ne la prive de ses prétentions, il faut rappeler la dimension romantique de la mandragore qui a joué un rôle aussi significatif que ses propriétés pharmacologiques. Ses premiers secrets étaient l’amour, la fécondité et le sommeil. Les mariages sans enfant étaient l’objet d’anathème chez les Juifs et la Bible la cite comme traitement. Qu’espérer de mieux pour en faire la promotion même dans les infertilités réfractaires ?