D'après l' "Avis au lecteur sur la vie et l’œuvre de Jules Germain Cloquet" rédigé par Mme Liliane Pariente, in CLOQUET (Jules), Manuel d'anatomie descriptive du corps humain, fac-similé, Paris : Louis Pariente, 1998, vol. 1.

   Formation et carrière
Jules Cloquet est né à Paris le 28 décembre 1790 dans une famille d'origine champenoise. Il a un frère aîné, Hippolyte, né en 1787, et deux sœurs cadettes. Son père, Jean-Baptiste Cloquet, est dessinateur et graveur à l'Inspection des Echelles du Levant au service de la marine royale sous l'Ancien Régime, puis devient professeur de dessin et de perspective à l'École des Mines sous la Révolution ; après la fermeture de cette école sous le Consulat, il donne des cours particuliers de dessin. En outre, il entreprend deux voyages en Égypte, dont un avec Champollion, et publie un Traité élémentaire de perspective à l'usage des artistes. Parallèlement à leurs études au collège Sainte-Barbe, Jules et Hippolyte apprennent avec leur père le dessin, discipline pour laquelle ils font preuve d'un réel talent. 

Tandis que son frère, passionné par les sciences naturelles, se dirige d'emblée vers la médecine, il semble que Jules ait d'abord songé à préparer l'École Polytechnique. Finalement, se rangeant à l'avis de son père et de l'un de ses amis, Constant Duméril, professeur d'anatomie et de physiologie, il entre à l'âge de seize ans à l'École d'Anatomie artificielle de Rouen récemment créée par Jean-Baptiste Laumonier. Là, il apprend à confectionner des préparations en cire colorée utilisées pour les cours d'anatomie dispensés aux élèves en médecine. Comme à cette époque la photographie n'existe pas encore et que les cadavres à disséquer sont rares, chaque école de médecine doit posséder un cabinet d'histoire naturelle contenant des collections de ces préparations artificielles. L'apprentissage de la " cérisculpture " nécessite des connaissances en sciences naturelles, anatomie, physiologie et pathologie, que Jules Cloquet acquiert en suivant les cours d'Achille Cléophas Flaubert (alors âgé de vingt-six ans seulement), le père de Gustave Flaubert. On conserve d'ailleurs les notes qu'il a prises lors de ces leçons.


Hippolyte Cloquet
 

Au terme de ses études à Rouen, Jules Cloquet pense faire carrière dans l'armée qui, durant la période des guerres de l'Empire, recrute de nombreux chirurgiens aides-majors. En 1810, il revient donc à Paris où il réussit l'examen d'entrée à l'hôpital d'instruction du Val-de-Grâce. Mais à cause de problèmes de santé, il est bientôt contraint de renoncer à ce projet. A peine rétabli, il entre à l'École pratique de la Faculté de médecine où il prépare l'internat des hôpitaux de Paris, tout en donnant des cours particuliers d'anatomie, de physiologie et de chirurgie. Un an seulement après son frère, en 1811, il est reçu interne, faisant ainsi partie de la même promotion que le célèbre anatomiste Jean Cruveilhier. 

Très vite, il se distingue par son habileté à disséquer, dessiner sur place et modeler les pièces anatomiques en cire, ce qui lui vaut d'être choisi comme modeleur en cire de la Faculté de Médecine de Paris. Parallèlement, de 1810 à 1813, il rédige les cours particuliers d'anatomie, de physiologie et de chirurgie dispensés par son frère Hippolyte. Le travail de Cloquet est tellement apprécié à la Faculté que l'Assemblée des professeurs sollicite pour lui l'exemption du service militaire qui lui est accordée. Sans cette intervention, il aurait sans doute été enrôlé dans la Grande Armée qui, manquant de soldats, n'hésite pas à recruter des hommes de santé fragile. Cloquet ne donnera d'ailleurs pas à la Faculté l'occasion de regretter son geste puisqu'en 1813 il fait partie des deux lauréats ex æquo pour le premier prix d'anatomie et de physiologie de l'École pratique et obtient également un accessit de chimie. 

En 1814, il devient aide d'anatomie et, en 1815, réussit le concours de prosecteur. Il commence donc à donner des leçons d'anatomie aux élèves qui entrent à l'École pratique. Celles-ci acquièrent rapidement une grande renommée en raison des nouvelles méthodes d'enseignement qu'elles mettent en œuvre. Cloquet imagine en effet d'accompagner ses cours non seulement de préparations anatomiques mais également de dessins et de croquis faits à main levée à la craie sur un tableau. Cette méthode sera imitée mais il semble que peu de ses collègues auront un aussi bon coup de crayon que lui. La suite logique de sa formation oriente Jules Cloquet vers la thèse de doctorat en médecine, mais les dépenses exigées par la soutenance, en frais d'inscription et d'impression, constituent un véritable obstacle pour lui. Heureusement, il obtient au concours la réception gratuite qui a été instituée par Cabanis, et dont son frère Hippolyte a bénéficié avant lui. Il soutient donc le 17 juillet 1817 sa thèse intitulée Recherches anatomiques sur les hernies de l'abdomen. 

Contrairement à la plupart des thèses soutenues à cette époque, celle de Cloquet est le fruit d'un travail colossal. Elle consiste en effet en l'étude anatomique approfondie, avec dissection, dessin et description, de trois cent quarante cas de hernies rencontrés parmi les quelque cinq mille cadavres qu'il a disséqués à la Faculté ou visités dans les hôpitaux parisiens en l'espace de trois ans, avec l'aide de son ami Pierre-Augustin Béclard, alors chef des travaux anatomiques à la Faculté. Sa thèse est illustrée de quatre planches qu'il a lui-même dessinées et que son père a reproduites en lithographies. Mais il n'en reste pas là dans cette recherche qu'il considère comme inachevée et, en 1819, complète son étude dans un ouvrage d'anatomie pathologique intitulée Recherches pathologiques sur les causes et l'anatomie des hernies abdominales qui devient une référence pour la profession. 

A la même période, il travaille également sur d'autres sujets d'anatomie puisqu'en 1818 il présente à l'Académie des Sciences son Mémoire sur la membrane pupillaire et la formation du petit cercle artériel de l'iris. Une fois docteur en médecine, Cloquet postule à plusieurs postes prestigieux. Ayant présenté sans succès sa candidature à la chaire de pathologie externe de la Faculté de Paris, il passe deux concours, le premier pour la place de chef des travaux anatomiques de la Faculté laissée libre par le départ de Béclard, le second pour celle de chirurgien-adjoint de l'hôpital Saint-Louis. Son échec au premier concours, qui lui tenait beaucoup à cœur, est heureusement atténué par sa réussite au second. Il partage donc désormais son temps entre l'hôpital Saint-Louis et l'Ecole pratique de médecine. 

En 1821, Cloquet est élu membre de la toute jeune Académie royale de Médecine, créée en 1820. Cette création portant directement atteinte aux prérogatives de la Faculté, un courant hostile aux Bourbons se développe en son sein, si bien qu'en 1822 Louis XVIII décide la fermeture de l'établissement et l'exclusion de dix professeurs (dont Chaussier, Pinel, de Jussieu et Philippe Pelletan). Au moment de sa réouverture en mars 1823, dix nouveaux professeurs, tous favorables au régime, sont nommés, parmi lesquels Laennec, Alibert et Landré-Beauvais. Le roi en profite pour réorganiser le fonctionnement de la Faculté et créer un concours pour la nomination des agrégés. Il existe en fait un concours pour chacune des trois sections (médecine, sciences accessoires, et chirurgie). 

Cloquet passe avec succès l'agrégation pour la section chirurgie, ce qui lui permet de remplacer les professeurs absents, de participer aux jurys d'examens, et de présenter sa candidature aux chaires. Malgré un emploi du temps déjà chargé, son esprit curieux pousse Jules Cloquet à s'intéresser à de nouvelles méthodes thérapeutiques comme l'hypnotisme et l'acupuncture. Tandis qu'il applique cette dernière à l'hôpital Saint-Louis et lui consacre un traité, bon nombre de ses collègues ne prennent pas cette pratique au sérieux et se moquent ouvertement de son enthousiasme, notamment Velpeau, son ancien protégé. 

 

Dans les années 1830 s'ouvre la période la plus brillante de la vie professionnelle et de la carrière scientifique du docteur Cloquet. Il occupe en effet successivement plusieurs postes recherchés, tant comme professeur à la Faculté que comme chirurgien dans les hôpitaux parisiens. En 1829, il quitte l'hôpital Saint-Louis pour l'hôpital Saint-Antoine où il expérimente un nouveau traitement sur les brûlures avant d'accepter une place à la Maison municipale de Santé où il contracte le choléra pendant l'épidémie de 1832. En 1830, à l'avènement de Louis-Philippe, il fait partie de la commission chargée de réorganiser la Faculté de médecine qui instaure entre autres réformes le rétablissement du concours pour les chaires professorales, mais celui-ci serait désormais ouvert à tous les docteurs en médecine et plus seulement aux agrégés. 

 

Dès son ouverture en 1831, Cloquet se présente au concours pour la chaire de pathologie externe, qu'il obtient, et qu'il permute en 1833 avec celle de clinique chirurgicale de l'hôpital de perfectionnement. En 1834, lors de l'ouverture de l'Hôpital des Cliniques qui remplace l'ancien Hospice Clinique de la Faculté, on lui confie le service de chirurgie qui compte une quarantaine de lits. 

L'Almanach général de médecine de 1836 donne une idée du rythme de vie effréné du docteur Cloquet durant cette période. En effet, alors qu'il habite au n° 2 de la rue Grange-Batelière, sur la rive droite de la Seine, il doit assurer quotidiennement, de six à dix heures du matin, un cours de clinique chirurgicale à l'hôpital des Cliniques, situé en face de la Faculté de Médecine. Ce cours comprend, outre la visite du matin avec les élèves, non seulement un cours magistral à l'amphithéâtre, mais également souvent des interventions chirurgicales. Il doit ensuite être de retour à son domicile à onze heures pour une heure de consultations. Il passe le reste de sa journée à visiter sa clientèle privée et à opérer en ville, et sa soirée à relire les épreuves de ses observations, articles ou notes destinés à être publiés dans un journal médical ou lus devant l'assemblée d'une société savante. Par ailleurs il assiste de façon assidue aux séances de l'Académie de médecine et fait partie des jurys d'examens et de concours. 

 

En 1836, il achève enfin son Manuel d'anatomie descriptive du corps humain commencé onze ans plus tôt. Cette date constitue la charnière entre une période d'intense activité de 1830 à 1836, durant laquelle il connaît une brillante carrière professorale, opère dans divers hôpitaux parisiens et effectue de nombreuses recherches en anatomie, pathologie chirurgicale, thérapeutique, et une période plus calme, où, sans doute en raison de problèmes de santé récurrents, il ralentit le rythme de ses activités et récolte en quelque sorte le fruit de sa réputation bien établie. Ainsi, à partir de 1837, afin de prendre du repos et de ménager sa santé, se fait-il souvent remplacer pour entreprendre des voyages. 

 

Dans les années 1842-1845, il se consacre beaucoup à sa clientèle privée sans pour autant abandonner ses autres activités. En 1844 par exemple, il fait partie avec Velpeau du jury de l'Exposition des produits de l'industrie française. Dans les années 1850, Jules Cloquet exerce et enseigne toujours : en 1851, il redevient titulaire de la chaire de pathologie externe de la Faculté, poste qu'il conservera jusqu'à la fin de sa carrière. Par ailleurs, il semble que le changement de régime lui soit favorable puisqu'il accumule les honneurs : en 1852, il est fait officier de la Légion d'honneur et nommé chirurgien consultant de l'Empereur et en 1855 il entre à l'Académie des Sciences, reconnaissance qu'il convoitait depuis longtemps. Lorsqu'en 1858, il finit par prendre sa retraite et devient professeur honoraire, il compte à son actif un nombre impressionnant de titres honorifiques à travers le monde entier dont voici la liste :

  • Professeur à la faculté de médecine de Paris 

  • Commandeur de la Légion d'honneur 

  • Commandeur de l'Ordre du Nicham de Constantinople 

  • Décoré de l'Ordre du soleil et du lion de 1er classe du Shah de Perse 

  • Membre de l'Institut 

  • Membre de l'Académie de médecine 

  • Membre de la Société médico-chirurgicale de Berlin 

  • Membre de l'Académie impériale de Vilna 

  • Membre du Collège des chirurgiens de Dublin 

  • Membre de l'Académie médico-chirurgicale de Naples 

  • Membre de l'Académie du lynx de Rome 

  • Membre de la Société de médecine d'Athènes 

  • Membre de l'Académie de médecine de Bruxelles 

  • Membre de la Société médico-chirurgicale de Bruges 

  • Membre de la Société médicale de Leipzig 

  • Membre de l'Académie des sciences naturelles de Philadelphie 

  • Membre de l'Académie de New York 

  • Membre de la Société de médecine de Rio de Janeiro 

  • Membre de la Société d'histoire naturelle de la Nouvelle-Orléans 

  • Membre de la Société de chirurgie de Paris 

  • Membre des Sociétés de médecine de Marseille, Lyon et Angers

   Vie privée et vie publique

 

En marge de sa brillante carrière, le docteur Jules Cloquet doit faire face à des moments éprouvants dans sa vie privée. Tout d'abord, il semble que son premier mariage soit un échec, si l'on en juge par les remarques confiées à ses carnets de notes et par celles consignées dans son testament. Il aura pourtant deux filles de son épouse, Juliette Lebreton, qui meurt en 1842. Mais le décès qui l'affecte par-dessus tout est celui, en 1840, de son frère Hippolyte qui avait sombré dans l'alcoolisme et laisse trois garçons dont Cloquet s'occupera comme de ses propres fils. Il suit en particulier de près la formation de l'aîné, Ernest, qui devient à son tour médecin. En 1846, à l'occasion d'un voyage en Bretagne, Cloquet fait la connaissance d'une jeune Anglaise, Frances Mary Coxney, de près de vingt ans sa cadette, qu'il épouse peu de temps après. Ce second mariage semble avoir été beaucoup plus heureux que le premier. En 1855, il perd son neveu Ernest, qui est tué en Perse où il assurait la fonction de correspondant pour l'Académie de Médecine.

Tout au long de sa carrière, le docteur Cloquet côtoie de nombreux médecins célèbres dont beaucoup deviennent ses amis. Dans sa jeunesse, il rencontre Pierre Bretonneau, futur grand clinicien, auquel son père donne des cours de dessin, le professeur Constant Duméril, un ami de son père qui devient son protecteur, le chirurgien Laumonier, directeur de l'Ecole d'Anatomie artificielle de Rouen ; enfin il est durant quelque temps l'élève de Barbier, chirurgien au Val-de-Grâce. Le baron Hippolyte Larrey (fils du baron Dominique Larrey, chirurgien en chef de la Grande Armée de Napoléon), qui devient chirurgien de Napoléon III, est l'un de ses amis intimes de longue date, comme l'attestent les lettres que lui a adressées Cloquet de 1840 à 1880, conservées à la Bibliothèque de l'Académie de Médecine. Il fréquente également Mathieu Orfila, Alfred Velpeau, Tholozan, le docteur Devilliers, un médecin-accoucheur très connu, le docteur Gubler auquel il vendra sa propriété de Lamalgue, Péan, chirurgien de l'hôpital Saint-Louis, le baron Lucien Corvisart et Guillaume Dupuytren, qui faisait partie du jury de plusieurs concours et ne lui a jamais été favorable. Par ailleurs, Jules Cloquet compte parmi ses amis deux grands personnages : le général La Fayette, dont il est également le médecin, et à la mémoire duquel il publie en 1836, deux ans après sa mort, ses Souvenirs sur la vie privée du Général Lafayette, et Gustave Flaubert. Il se lie tout d'abord avec Achille Cléophas Flaubert, le père de Gustave. Cloquet, qui est son élève à l'Ecole d'Anatomie artificielle de Rouen n'a en effet que dix ans de moins que lui. Puis il devient proche du jeune Gustave Flaubert dont il est le compagnon de voyage en Corse en 1840. Par la suite, ils correspondent régulièrement, ainsi qu'en témoignent les lettres éditées dans la Correspondance de Flaubert. Dans les moments difficiles, il semble que Flaubert ait trouvé auprès de lui une aide financière. En 1857, Jules Cloquet qui fréquente l'entourage impérial (il est chirurgien consultant de Napoléon III depuis 1852), intercède même en sa faveur auprès de l'Impératrice lors du procès qui lui est intenté à cause de la publication de Madame Bovary. A l'extrême fin de sa vie, il fait encore preuve d'une grande générosité envers la famille Flaubert en commandant son portrait à l'huile à la nièce de Flaubert, Mme de Commanville, qui se trouve sans ressource. Ce tableau sera à l'honneur au Salon de 1879 où il est exposé à la cimaise. Il est actuellement conservé à la Bibliothèque de l'Académie de Médecine. 

 

A Paris, dans leur appartement du 19 boulevard Malesherbes, le docteur Cloquet et sa seconde épouse reçoivent régulièrement chez eux d'autres personnages célèbres de l'époque comme Alexandre Dumas, le comte de Gardane, le dernier empereur du Brésil don Pedro, les frères Galignani, des libraires anglais installés à Paris… En 1867, étant devenu très proche de l'Empereur, Cloquet est même nommé baron d'Empire. Alors qu'il s'inquiète de sa santé depuis les années 1840, il survit à la plupart de ses collègues et amis, et s'éteint à l'âge de quatre-vingt treize ans le 23 février 1883.

  

 Jules Cloquet et les voyages
 

Le voyage en Italie qu'il effectue au printemps 1837 n'est pas une expérience unique dans la vie du docteur Cloquet. En effet, il entreprend à quelques années d'intervalle deux autres longs voyages, afin de se reposer de la vie épuisante qu'il mène à Paris. De son voyage en Écosse en 1835, on ne sait presque rien, si ce n'est qu'il emmène avec lui Achille, le fils aîné de son ami Achille Cléophas Flaubert (d'après la Correspondance de Flaubert, Lettre à Ernest Chevalier, 24 août 1835). En août 1840, suite au décès de son frère Hippolyte, il part pour la Corse en compagnie de sa sœur Lise, de l'abbé Stéfani et du jeune Gustave Flaubert, auquel son père veut permettre de voyager pour le récompenser de l'obtention de son baccalauréat. Quoique ce dernier ne montre guère d'enthousiasme à l'idée de partir avec un professeur de médecine de trente ans son aîné, il s'entend finalement à merveille avec le docteur Cloquet. Ils commencent par visiter le pays basque, puis rejoignent la Corse en passant par le Canal du Midi et Marseille. Ils resteront dans l'Île de Beauté jusqu'au mois d'octobre. Par la suite, comme le montrent les lettres envoyées à son ami Hippolyte Larrey, Jules Cloquet se déplace beaucoup en France et en Europe. Il effectue presque chaque année un séjour en Provence, dans sa propriété de Lamalgne, près de Toulon, où il occupe ses loisirs à acclimater des plantes exotiques que ses amis lui rapportent de leurs voyages. Dans les années 1860, alors qu'il est déjà âgé de plus de soixante-dix ans, il rend encore régulièrement visite à des amis en Touraine, en Auvergne, et accompagne son épouse en cure thermale. En Europe, ses destinations sont essentiellement l'Angleterre, terre natale de son épouse, et la Belgique. En 1862, il fait ainsi partie du jury de l'Exposition Internationale de Londres pour l'examen des produits relatifs à l'éducation.