Une collection de coffrets d'électrothérapie
1850-1900

Un membre de l'ASPAD nous présente sa collection de coffrets d'électrothérapie.

Les appareils d'électrothérapie ne furent utilisés vraiment qu'à partir de 1850 par les professions médicales. Il est certain que l'attrait de la nouveauté, les cotés merveilleux de l'électrothérapie associés à d'éventuelles guérisons miraculeuses, l'activité charlatanesque relayée par une action psychosomatique, n'ont pas été étrangères à un certain engouement pour l'électrothérapie. Cependant très rapidement les médecins et les dentistes intégrèrent les possibilités objectives que leur offrait l'électrothérapie surtout dans trois domaines : En petite chirurgie par l'usage du galvanocautère, en éclairage et endoscopie par des nouvelles possibilités de confort opératoire, en électrophorèse avec par exemple la cataphorèse utilisée en dentisterie.

De nombreux appareils électriques étaient disponibles bien avant la distribution d'électricité de quartier. Mis à part dans certaines très grandes villes, les médecins et dentistes durent produire eux même leur électricité ( les hôpitaux parisiens ne seront vraiment électrifiés qu'en 1903-1904 ! ). Souvent au début par de simples piles chimiques ou des batteries, puis avec des dynamos lorsque le matériel, comme chez les dentistes, devint plus exigeant. Cette fin de siècle fut marquée incontestablement par la formidable révolution de la " Fée Electricité " à laquelle toute la profession médicale participa activement.

Lorsque l'on parle d'électrothérapie ou d'électrologie médicale au 19ème , il se pose immédiatement un problème de vocabulaire. Entre les termes des premiers utilisateurs, des scientifiques des années 1850 ou des années 1900, des historiens et des musées ils existent beaucoup de variantes. Pour clarification nous adopterons les termes et les classifications d'Alfred Becquerel (1860) et du Deutscher Medizinhistorisher Museum d'Ingolstadt (2001) qui semblent faire autorité.

Très brièvement resituons les applications de l'électrothérapie :

TRAITEMENTS PAR GALVANISATION

  • C'est l'utilisation d'un courant électrique continu, ou galvanique.
  • Produit par des piles, accumulateurs, ou transformé d'un courant alternatif.
  • Utilisé pour galvano-cautérisation, électrolyse, éclairage, électrophorèse, aussi pour excitations nerveuses, bains hydro électriques.

TRAITEMENTS PAR FARADISATION

  • C'est l'utilisation de courants interrompus, d'induction, de haute tension.
  • Produits par des bobines d'induction de type Ruhmkorff ou Clarke.
  • Utilisés pour ses effets sensitifs et moteurs, plus généralement action sur le système nerveux : névralgie faciale, douleur, trismus, anesthésie.

TRAITEMENTS PAR FRANKLINISATION

  • C'est l'utilisation d'électricité statique de très haute tension.
  • Produits par des machines électrostatiques type Wimshurst, Carré ou Ramsden.
  • Action sur la circulation sanguine, souffle électrique chargé d'ozone, traitement de la neurasthénie, migraine, hystérie, états douloureux en général.

TRAITEMENTS PAR ARSONVALISATION

C'est l'utilisation de courants alternatifs de haute fréquence .

  • Soit en basse tension : Diathermie. Thermo pénétration.
    Soulage les douleurs
  • Soit en haute tension : Etincelage, fulgarisation, effluvation.
    Action sur tension artérielle, action désinfectante,
    anesthésie révulsive, calme douleurs névralgiques.
    Bistouri électrique, électrocoagulation.
1 MACHINE MAGNETO-ELECTRIQUE DE DAVIS KIDDER
Pour faradisation.
USA. 1854

(cliquer sur les vignettes pour les agrandir)

Une des toutes premières machines d'électrothérapie commercialisées.

Ari Davis fabriquant d'instruments à Washington et le Dr Jerome Kidder de New York s'unirent pour produire la " Davis/Kidder magnetoelectrical machine for the treatment of nervous diseases " directement inspirée de la machine de Clarke. Cette machine eut un succès considérable aux USA comme en Europe.

L'aimant très important sert de structure à l'appareil en lui donnant une certaine esthétique. Un système très simple fait tourner deux bobines devant l'aimant dont la puissance peut être modulée par le jeu d'une barrette de réduction du champ magnétique. La machine assez lourde est bien stable et permet une bonne vitesse de rotation indispensable à la qualité du courant.

Deux rhéophores à poignées permettent les applications thérapeutiques. Cette machine figure dans le premier catalogue dentaire de la maison Claudius Ash de Londres en 1865.

1bis MACHINE MAGNETO-ELECTRIQUE DE DAVIS KIDDER
Pour faradisation.
Angleterre. Ca. 1860

Quasiment même machine que la précédente avec son élégante roue en bronze doré et sa manivelle en ivoire ornée d'un dauphin. Bobines garnies d'isolants en nacre ! à cause de son poids et sa fragilité, cette pièce est maintenant contenue dans un coffret en acajou pour son transport et son stockage.

2 DEUX COFFRETS DE MACHINE MAGNETO-ELECTRIQUE DE DAVIS KIDDER
Pour faradisation.
Angleterre ca.1860-1880.

Le succès de cet appareil se répandit rapidement en Europe et fut fabriqué en petite série en Angleterre équipé de jolis coffrets.

Un premier modèle ca. 1860 dans son coffret en acajou blond possède encore la même roue d'entraînement que les modèles d'origine. La notice dans le couvercle nous laisse entendre qu'elle aurait été construite par W.Cooke de Keighley qui ne devait être qu'un revendeur.

Le deuxième modèle plus tardif ca.1880 sensiblement identique a une ébénisterie d'acajou plus soignée fermant à clef. De plus la roue d'entraînement est démultipliée par des engrenages . Les rhéophores sont plus simples.

La notice de ces deux machines nous en indique l'usage. destinées aux troubles nerveux et psychologiques, elles sont efficaces aussi pour de nombreuses pathologies, notamment pour les douleurs dentaires, les névralgies et le tic douloureux.

Ces appareils étaient construits par les établissements Joseph Gray à Sheffield. Ce type de machine sera produit jusque dans les années 1920. Elles étaient d'une grande robustesse, sans besoin de pile, sans entretien. Il suffisait de tourner la manivelle. De nombreuses familles en possédaient une et des modèles plus importants existaient chez les praticiens.

3 COFFRET AVEC APPAREIL MAGNETO-ELECTRIQUE DE A.GAIFFE.
Dit : Appareil magnéto-faradique de Clarke, modifié Gaiffe.
Pour faradisation
Paris ca.1870.

Inspiré de la machine de Clarke et du modèle Davis Kidder, L.A. Gaiffe nous a construit une machine remarquable qui elle aussi se vendra jusque dans les années 1920.

Ladislas Adolphe Gaiffe et son fils qui prendra sa succession vont nous habituer à une production d'une exceptionnelle qualité. La maison Gaiffe va représenter typiquement le génie technique et le savoir-faire que la France avait encore à cette époque. Ce grand nom de renommée internationale, fleuron de la construction électrique française, se retrouvera dans toutes les productions de qualité du matériel électrique et électro médical de pointe.

Comme toutes les productions de Gaiffe : Ebénisterie en acajou massif très soignée. Le système de rotation par roue à engrenages est très rapide et agréable à manipuler avec une bonne inertie, n'oublions pas que la machine devait tourner pendant au moins plus de dix minutes sans interruption.

Un graduateur au niveau du branchement des rhéophores permet d'obtenir des courants plus ou moins forts, donc de réguler des courants constants. Mais surtout, grand avantage par rapport à ses concurrents, il donne des courants de tension dirigés toujours dans le même sens car il est doté d'un système qui sert à la fois de redresseur de courant, d'interrupteur et de modérateur en éliminant les courants inverses et laissant les courants directs alternativement renversés.

4 COFFRET D'APPAREIL ELECTRO-MAGNETIQUE DE GAIFFE
Dit :" Appareil d'induction volta faradique " modèle moyen.
Pour faradisation.
Paris ca.1860.

modèle compact en acajou avec câblages électriques inclus dans l'ébénisterie, accessoires en cuivre et laiton. Un astucieux et très simple mécanisme permet de contrôler la fréquence de l'interrupteur à vibrations de la bobine ( fil de 150m ), qui elle-même possède un tube graduateur pour modifier l'intensité du courant.

Gaiffe adopte pour ce coffret deux piles plates : couple de Marie-Davy modifié. très petit couple charbon et zinc dans des petites cuvettes en ébonite. Il suffit de mettre une dosette de bisulfite de mercure (appelé alors protosulfate de mercure ou sulfate de bioxyde de mercure) avec de l'eau pour obtenir quarante cinq minutes de traitement. Les deux piles fournissent deux fois 1.5 volts. On jette la solution avant de ranger le coffret.

Devant le grand succès de ce modèle la maison Gaiffe compléta dès 1874 sa gamme avec des accessoires en cuivre nickelé et des piles au chlorure d'argent, complètement hermétiques, sans entretien et facilement transportables. Naturellement on sortit un plus grand modèle et aussi un modèle de poche pour le voyage présenté à la suite.

4bis COFFRET D'APPAREIL ELECTRO-MAGNETIQUE DE GAIFFE
Dit :" Appareil d'induction volta faradique " modèle moyen.
Pour faradisation.
Paris ca.1900.

Il s'agit d'une adaptation du modèle précédent en remplaçant les couples de piles chimiques par un mini transformateur qui rectifiait et transformait un courant de distribution de quartier. Cette adaptation potentialisa l'utilisation de ce coffret au-delà des années 1920.

5 COFFRET D'APPAREIL ELECTRO-MAGNETIQUE DE GAIFFE.
Dit : " Appareil d'induction volta faradique " modèle de poche.
Pour faradisation.
Paris ca.1875.

Petit modèle de poche dérivé du précédent.

6 COFFRET AVEC APPAREIL ELECTRO-MAGNETIQUE DE LEGENDRE et MORIN.
Pour faradisation.
Paris ca.1855.

Un des premiers coffrets d'électrothérapie de petite série.

D'une ébénisterie très soignée en placage de bois de violette monté sur noyer. D'une très belle finition avec accessoires et visserie en cuivre et laiton vernissés. L'interrupteur trembleur de la bobine est modulable par un bouton à côté du régulateur interne de la bobine d'induction entourant les barreaux de fer doux. La pile est un couple Bunsen : charbon au centre et zinc latéralement activé par de l'acide nitrique (azotique de l'époque). Une place pour une deuxième pile est prévue, ainsi que la possibilité de sortie des deux courants. Travail artisanal de grande qualité et de conception astucieuse.

Ce modèle est décrit complètement par Apolloni Pierre Préterre dans l'Art Dentaire en 1858. Cependant fin 1858 il affirme utiliser pour l'anesthésie électrique par faradisation un autre appareil, la machine de Duchenne, construite par Deleuil, dérivée de Clarke, magnéto-électrique. Cette machine n'est cependant pas constante dans sa production de courants, donc difficile d'emploi pour l'anesthésie dentaire. Ce n'est pas le type d'appareil adopté par Francis à Philadelphie pour ses extractions sans douleur, mais un appareil électro-magnétique. D'ailleurs Morel-Lavallée en reprenant les expériences de Francis utilisera aussi un modèle identique à l'appareil de Legendre et Morin. F.Thioly en 1859 à Genève lors d'anesthésies électriques pour extractions par faradisation pratiquera avec un appareil électro-magnétique semblable.

Charles Chardin, successeur de Morin, changera les piles Bunsen à vapeurs nitreuses très nocives pour le matériel par sa pile en porcelaine au bichromate de potassium. Ainsi équipé ce coffret se vendra encore en 1896.

7 COFFRET AVEC APPAREIL ELECTRO-MAGNETIQUE du Dr HEARDER
Pour faradisation.
Plymouth ca.1860.
     

Très beau coffret en acajou. matériel de conception très robuste. Bobine à rhéotome trembleur externe et à variateur rhéostatique. La pile charbon zinc est activée par le bichromate de potassium et l'acide sulfurique contenu dans un flacon hermétique pour le transport. Au moment de l'utilisation les électrodes au repos dans un flacon vide sont alors immergées dans la solution acide, puis remises dans le flacon vide au sec après usage.

Dans sa notice interne du couvercle le Dr Hearder mentionne qu'il est " consulting electrician and galvanist in Plymouth " au 23 Atheneum street, chez lui de 10 heures à 4 heures et à domicile !

8 COFFRET AVEC APPAREIL ELECTRO-MAGNETIQUE de SPAMER
Pour faradisation.
Allemagne ca.1890.

Coffret en acajou avec tiroir de rangement d'accessoires très complet. régulateur d'intensité de la bobine gradué. Interrupteur de la bobine par double bobine électromagnétique. Pile au bisulfite de mercure en cristal avec dépose de l'électrode en zinc pour le transport. Coffret remarquablement fini et conçu.

Ce coffret figure dans le catalogue dentaire 1892 de la maison Geo Poulson d' Hambourg.

9 COFFRET LIVRE POUR APPAREIL ELECTRO-MAGNETIQUE.
Pour faradisation.
Paris ? ca.1880.

Il s'agit probablement d'une commande ou réalisation artisanale avec des éléments de la maison Charles Chardin à Paris. Non retrouvé dans les catalogues Chardin.

Le coffret est très particulier en forme de livre d'une ébénisterie teintée et vernissée avec poignée de style. Deux piles au bichromate de potassium dans leur logement mal conçu pour leur entretien et sans doute difficilement transportables fournissent deux fois deux volts à une bobine très longue avec son tube régulateur externe. Un galvanoscope à boussole contrôle le passage du courant.

L'interrupteur trembleur de la bobine à triple réglage, l'importance de la bobine d'induction, et la possibilité de distribution de plusieurs sortes de courants nous permet de penser que c'est un appareillage conçu spécialement pour un professionnel averti.

10 COFFRET APPAREIL ELECTRO-MAGNETIQUE DE CHARDIN.
Pour faradisation.
Paris 1872.
      

Petit coffret en acajou construit par le successeur de Morin. Appareil bien conçu qui se vendra pendant plus de cinquante ans. Son succès est lié à la conception de sa pile au bichromate de potassium en céramique facilement transportable, aisée à entretenir, dont on peut extraire une électrode pour mettre la pile au repos. L'interrupteur trembleur de la bobine d'induction étant réglé par un système très précis permet d'obtenir des courants de qualité constante à la sortie. Ce coffret était vendu cinquante francs en 1876 et le même prix en 1914.

Même modèle en coffret chêne vernis de 1914.

11 COFFRET AVEC APPAREILLAGE ELECTRO-MAGNETIQUE.
Pour faradisation.
Probablement France ca.1875.

Ce coffret avec une belle ébénisterie en palissandre est doté d'une important bobine d'induction, de classiques rhéophores à manches en noyer, ainsi que d'une importante pile de Grenet au bichromate de potassium.

Dans le " progrès Dentaire " de 1877 la maison Ash propose en double page un appareillage comparable pour anesthésie électrique en chirurgie dentaire. Les manches de daviers, ou la clef de Garengeot, étaient isolés par une couche de vernis à appliquer. La qualité de la pile fournissant ses deux volts, l'importance de la bobine d'induction, le conditionnement de l'appareillage facilement transportable en faisait un coffret d'électrothérapie de choix.

12 APPAREILLAGE ELECTRO-MAGNETIQUE à CHARIOT.
Dit : " Appareil électro- physiologique volta faradique "
Pour faradisation.
Probablement Maison Gaiffe, Paris ca.1860.

Cet appareillage avec sa pile de Grenet de grande capacité (appelée aussi bouteille de Poggendorff) est de grande qualité par son ébénisterie en noyer et acajou, par sa double bobine d'induction montée sur chariot de précision et surtout par la finition de son interrupteur géré par double bobine. Il correspond à l'appareil de Siemens et Halske modifié par le docteur Tripier en vue de ses expériences de physiologie et de ses applications médicales.

Il est muni d'un interrupteur automatique de A.Gaiffe qui donne de cinq à cinquante coupures par seconde. La puissance et la constance de sa pile, la fiabilité de son interrupteur, la précision de mesure de sa bobine de Ruhmkorff en fait un appareil de mesures physiologiques ou un appareil d'expérimentation médicale très performant.

C'est cet appareillage que nous retrouvons dans le tableau de Brouillet de 1887 " Une leçon clinique à la Salpetrière. " avec le Dr Charcot au milieu de ses confrères. D'ailleurs Charcot créera un service d'électrothérapie à la Salpetrière en 1877. Sur un autre tableau célèbre représentant Claude Bernard au travail avec ses collaborateurs cet appareillage se retrouve au centre du tableau.

13 COFFRET POUR APPAREIL ELECTRO-MAGNETIQUE DE CARPENTIER.
Pour faradisation.
Paris, ca.1880.

Coffret réalisé par l'ingénieur J.Carpentier qui avait pris la suite de Ruhmkorff à Paris . La maison Ruhmkorff et Carpentier par la très grande qualité de sa production a participé au rayonnement français dans cette spécialité.

Le coffret est d'une très belle ébénisterie dans un acajou exceptionnel. Le système de rangement des accessoires a été bien étudié. L'appareil pouvait fonctionner et être réglé couvercle fermé. La finition de la bobine à chariot avec son interrupteur trembleur est remarquable. Les deux piles manquent et devaient être des éléments sans manipulation au chlorure d'argent. Bel ensemble destiné à un praticien ayant le souci de la précision.

13bis COFFRET POUR APPAREIL ELECTRO-MAGNETIQUE.
Pour faradisation.
France ?  ca. 1890 ?

Coffret de faradisation en acajou de présentation originale, alimenté par une pile de Grenet. Importante bobine de Ruhmkorff à tube modérateur avec interrupteur trembleur de grande précision modulable par un variateur gradué de sa lame. Permettait de jouer sur les variations de la haute tension. Collecteur à trois positions avec interruption de courant.

14 COFFRET AVEC APPAREIL ELECTRO-MAGNETIQUE OZONEUR.
Pour faradisation et production d'ozone.
Dit : " Ozoneur volta faradique "
Ch. Chardin à Paris, ca.1890.

La maison Charles Chardin par son importante production et l'ingéniosité de ses appareils a aussi participé activement au rayonnement de électrothérapie française en cette deuxième moitié de siècle.

Ce coffret d'électrothérapie original en acajou et palissandre, à deux compartiments, est équipé de deux piles au bichromate de potassium avec tige de descente des électrodes, ainsi que d'une bobine de Ruhmkorff avec réglage du trembleur interrupteur à sa base et modérateur à tube activable au niveau supérieur.

Cet appareil fonctionne comme une boîte d'électrothérapie normale avec ses électrodes, mais peut être transformé en ozoneur par décharges électriques de très haute tension dans un tube en verre à éclateur inclus dans le coffret et relié à la bobine. Il y a alors production d'ozone par condensation des trois atomes d'oxygène. L'ozone est distribué par un petit masque alimenté par l'air activé par une poire. L'ozone était alors appréciée pour ses qualités bactéricides. En dentisterie il sera surtout employé comme désinfectant canalaire et pour les alvéolites.

15 COFFRET BATTERIE DE PILES ELECTRIQUES du Dr ONIMUS.
Dit :" Batterie de piles à courants constants et continus. "
Pour éventuelle galvanisation.
Fabriqué par Brewer à Paris, ca.1875.

Coffret d'ébénisterie en noyer avec une batterie de 42 piles.

Ce sont des piles couple Daniel modifiées Onimus en remplaçant le séparateur poreux par un séparateur en verre. Zinc, cuivre et cristaux de sulfate de cuivre. Lorsque la batterie est activée elle marche pour plusieurs mois en rajoutant de temps en temps de l'eau avec une pipette située dans le couvercle. Action chimique très limitée hors connexion.

Elle était vendue avec deux rhéophores inclus dans le casier du couvercle. Sa production électrique était modulable par mise en connexions d'un nombre plus ou moins important de piles.

Le corps médical a alors besoin de plus en plus de sources d'énergie électrique de courants continus, notamment pour la galvanocaustique et la lumière. Il faut un matériel fiable, transportable, simple d'entretien, avec production d'un courant sans variation, très constant, immédiat, permettant un long usage sans trop de manipulation. Rapidement s'imposent les piles : Zinc, carbone avec bichromate de potassium ou bisulfite de mercure et acide sulfurique. Ces éléments simples à entretenir, relativement économiques produisent une électricité constante de deux volts par éléments.

16 COFFRET D'APPAREIL A COURANT CONTINU.
Pour galvanisation.
Ch. Chardin à Paris, ca.1875.

Coffret batterie de dix huit piles au bichromate de potassium en bois vernis. La planchette porte électrodes est équipée d'un rhéostat de distribution et d'un galvanoscope type boussole pour production de courant continu de zéro à trente six volts. très astucieusement toute la planchette après usage était reposée sur une autre série de dix huit flacons vides mettant ainsi la batterie au repos. La série des flacons pleins de liquide activateur pouvait être rebouchée pour le transport.

16bis COFFRET D'APPAREIL A COURANT CONTINU.
Pour galvanisation.
A. Gaiffe à Paris ca. 1875.

Coffret de belle ébénisterie en acajou. Il s'agit probablement d'un pseudo prototype. Batterie de 16 éléments à bioxyde de manganèse et chlorure de zinc, naturellement avec possibilité de transformations en couples à sulfite de cuivre ou de mercure.
Le collecteur rectiligne permet de faire entrer successivement, deux par deux, les couples dans le circuit sans qu'il puisse se produire d'intermittence afin d'éviter les chocs voltaïques. système efficace mais de manipulation archaïque.

16ter COFFRET D'APPAREIL A COURANT CONTINU.
Pour galvanisation.
Charles Chardin à Paris ca. 1875.

Coffret batterie pour électrolyse en acajou de 16 éléments probablement au bisulfite de mercure : On fait dissoudre dans un litre d'eau chaude 150 gr de bisulfite de mercure et après dissolution on y ajoute 300 gr d'acide sulfurique.

Pour la mise en marche de cette batterie on immerge les éléments dans le liquide en tournant le petit volant qui se trouve au centre de l'appareil ce qui implique un mouvement ascensionnel à un casier supportant les auges remplies de liquide excitateur. L'opération terminée on fait mouvoir le volant en sens inverse et les auges reprennent leur place au fond du coffret.

L'entretien de la batterie de piles est facilité par un accès antérieur en plus du supérieur. Une dernière nouveauté le collecteur, jouant le rôle de rhéostat, est à bornes creuses, sans interruption pendant sa variation. Chardin équipe ce coffret destiné à la production de lumière et à la galvanocaustie d'un important galvanoscope magnétique à graduations de précision.

17 COFFRET D'APPAREIL A COURANT CONTINU.
Pour galvanisation.
Ch. Chardin à Paris ca.1880.

Coffret en acajou avec rhéostat, galvanoscope type boussole, inverseur sens du courant et bouton à vis d'Archimède pour obtenir la montée et la descente des huit flacons piles, activant ainsi les piles avec les électrodes plus ou moins immergées. unité de galvanisation performante permettant de faire varier facilement l'intensité, chose importante pour le galvanocautère et la lumière.

18 COFFRET D'APPAREIL A COURANT CONTINU.
Pour galvanisation.
Ch.Chardin à Paris ca.1880.

Pratiquement le même appareillage décrit précédemment avec cependant une batterie considérable de vingt quatre piles, pouvant atteindre quarante huit volts, ce qui donnait une grande puissance et grande souplesse à l'utilisation des galvanocautères.

19 COFFRET D'APPAREILLAGE A COURANT CONTINU.
Pour galvanisation.
Ch.Chardin à Paris ca.1890.

Coffret en acajou avec batterie de huit piles au bichromate de potassium ou bisulfite de mercure activables directement par un bouton d'élévation au centre du tableau de commande. L'appareil est muni d'un rhéostat, mais aussi d'un inverseur de courant, et surtout d'un galvanomètre de précision.

C'est typiquement le matériel nécessaire pour l'ionophorèse, la cataphorèse, très utilisée en dentisterie pour faire circuler des substances désinfectantes ou anesthésiantes. La cataphorèse de manipulation délicate semblait donner de bons résultats mais un milliampère de précision était pratiquement indispensable.

20 COFFRET D'APPAREILS POUR COURANT CONTINU ET ELECTRO-MAGNETIQUE.
Appareil mixte pour galvanisation et faradisation.
Ch.Chardin à Paris ca.1890.
     

Important coffret en acajou construit par Chardin où sont réunis à la fois un appareil de galvanisation avec une réserve batterie de vingt quatre piles et un appareil de faradisation avec bobine de Ruhmkorff et sa pile en porcelaine de Chardin. Cette unité autonome d'électrothérapie bien que transportable devait être un appareillage pour cabinet médical, et nous prouve l'intérêt que soulevait l'électrothérapie en cette fin de siècle.

Jusqu'en 1914 la pratique de l'électrothérapie ne cessera d'augmenter et le matériel deviendra de plus en plus performant avec possibilité de s'alimenter avec des courants de quartiers. Cependant persisteront encore bien après 1900 des matériels d'électrothérapie autonomes fonctionnant avec des piles sèches, comme l'unité d'électrothérapie suisse présentée à la suite.

21 COFFRET D'ELECTROTHERAPIE SINGALVO.
Pour galvanisation, faradisation et arsonvalisation.
Paul Bischofberger à Lucerne (Suisse) ca.1900.

Coffret en châtaignier avec dix huit grosses piles sèches de grande capacité, destiné aussi pour éffluvations sèches ou bains humides d'électrothérapie. Sa grande capacité électrique lui permettait de servir de source d'alimentation de matériels de radiologie portatifs.

BIBLIOGRAPHIE

Nous remercions le Dr Marguerite Zimmer de nous avoir si gentiment aidé dans nos recherches bibliographiques.

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et chirurgicale. Paris 1860 et 1866.
  Tripier Manuel d'électrothérapie. Paris 1861.
  Gaiffe L.A. Notices sur les appareils électro-médicaux
Catalogue de 1874.
matériel électro-thérapeutique. Catalogue.
Chez Charraire et fils à Sceaux. 1885.
  Chardin.Ch. Electricité médicale. Paris 1896.
  Onimus.E. et Legros.Ch. Traité de l'électricité médicale.
Baillère , Alcan. Paris 1888.
  Nogier.Th. Electrothérapie. Baillère. Paris 1909.
  Préterre. A.P.; L'Art Dentaire. 1858- 1859.
  Thioly.F. L'Art Dentaire. 1859.
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  Ash.Cl Le progrès dentaire. Paris 1877.
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Paris. Déc. 1892.
  Luer. Catalogue ORL ca.1913
  Renaud.A. et Brinnel.H. Listing commenté de la collection de radiologie Albert Renaud.
  Habrich.C. et Gernet.R. Unter Strom zur Geschichte der Elektrotherapie.
Katalog 2001 . Deutschen Medizinhistorischen Museum.
Ingolstadt.
  Zimmer.M. anesthésie locale par les courants galvanique et faradique. premières
applications chirurgicales. Histoires des sciences médicales. Vol36 pp31-53.
  The QUACKATORIUM : Site incontournable http://www.radiantslab.com/quackmed/
 
     

 

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